A. TOMATIS -2 (V. Thivin)
IV) L’Oreille et le langage :
L’Oreille et le langage est le premier livre qu’écrivit A. Tomatis.
L’ouvrage utilisé pour notre analyse a été publié en 1963 aux Éditions du Seuil dans la série « Le Rayon de la Science ».
Cette oeuvre de vulgarisation de 188 pages est composée d’une introduction suivie de 9 chapitres encore décomposables en sous-parties nettement séparées.
Son objectif majeur est de traiter du langage oral.
Dans l’introduction (pages 7 à 12), A. Tomatis commence par expliquer que même si de nombreux propos tenus dans l’ouvrage sembleront tout d’abord surprenants, ils paraîtront toujours cohérents et propres à faire naître une curiosité susceptible d’ouvrir de nouvelles voies de recherches. D’ailleurs, le scientifique insiste alors bien sur le fait que tout ce qui est rapporté dans son livre résulte d’expériences sérieuses.
Puis, l’auteur continue en soulignant que son livre ne contient aucune description anatomique ni discussion savante concernant la physiologie des appareils audio-phonatoires. En effet, bien des manuels existent qui traitent déjà de ce sujet et l’objectif de l’oto-rhino-laryngologiste n’est pas d’écrire un livre réservé à des spécialistes, mais d’apporter à tous des connaissances générales.
Ces mises au point effectuées, A. Tomatis poursuit en tentant de donner une définition de ce qu’est le langage, objet merveilleux s’il en est où tout locuteur est « une énorme cascade dont [il est] la source et le bénéficiaire, puisque les flots émanant des modulations de [son] propre souffle s’écoulent le long de [son] propre corps. » (page 7).
Mais, le sens de ce concept varie selon l’angle sous lequel il sera considéré. Aussi est-ce à quelques-unes de ces acceptions possibles qu’A. Tomatis a choisi de consacrer la première partie de L’Oreille et le langage.
Cela fait, le chercheur mettant de côté ces différents points de vue, soumet sa propre conception en focalisant toute son attention sur le sujet entendant-parlant, machine complexe dont le physique et le psychique interagissent constamment l’un sur l’autre.
Le premier chapitre (pages 13 à 42), intitulé « Le langage » se compose de six parties dont les titres sont : 1º « Le langage et l’homme », 2º « Le langage et le philosophe », 3º « Le langage et le linguiste », 4º « Le langage et le phonéticien », 5º « Le langage et le physicien » et 6º « Le langage et nous ».
1º « Le langage et l’homme » :
Quoi de plus naturel que le langage ? L’homme s’étonne à peine d’avoir à sa disposition un tel outil lui permettant d’extérioriser sa pensée. Pourtant, le langage n’est-il pas l’objet qui nous différentie véritablement des autres vivants ? Et sa perte n’aurait-elle pas pour conséquence notre déshumanisation ? Notre pensée est-elle le fruit de notre aptitude à communiquer ou est-ce elle qui a engendré le langage ?
Ce sont ces questions que se sont toujours posées les différents spécialistes de la communication.
Les parties suivantes sont à considérer comme un condensé de leurs réflexions.
2º « Le langage et le philosophe » :
Les philosophes sont partagés face à ces grandes interrogations sur le langage.
Ainsi, pour certain comme Platon, Aristote, J. Lipse, Vossius ou Dom Calmet, le langage est d’origine divine. Pour d’autres comme W. Wundt, W. von Humboldt, H. Steinthal ou B. Crocci, il est de création purement humaine.
Parmi les défenseurs de l’homogénèse, certains défendent une conception déterministe selon laquelle aucun rapport n’existe entre le langage et l’évolution humaine.
D’autres comme Condillac, Ch. Darwin, F. von Schlegel, J. Michelet ou A. Marty, privilégiant une optique empiriste, soutiennent que « chaque pas de la formation est conscient » (page 22).
Mais ni les uns ni les autres ne sont capables de dire exactement quand l’homme a pu s’exprimer dans ce langage que défini G. Revesz comme « un ensemble de signes significatifs permettant de distinguer des objectifs du monde extérieur et des états d’âme grâce à une coordination fixe de signes et de leur signification » (page 22).
3º « Le langage et le linguiste » :
Le linguiste est un scientifique et ses raisonnements reposent sur des faits concrets qu’il examine minutieusement. Aussi le linguiste s’intéresse-t-il plus aux langues qu’au langage.
Si des études sur les langues avaient été réalisées bien auparavant, la linguistique ne gagna son autonomie qu’au XIXe siècle.
Elle nourrit tout d’abord l’espoir de trouver d’où étaient issues les différentes langues parlées sur la planète. Des comparaisons cherchèrent alors à prouver que le grec, le latin, l’hébreux puis le sanscrit (ainsi même que le bas breton, le basque, le flamand ou le suédois) était la langue originelle dont toutes les autres étaient issues.
Puis de généalogistes les linguistes se voulurent zoologistes alors qu’ils orientèrent leurs recherches vers l’étude de la vie des langues qui naissent, vivent, s’affaiblissent et finissent par mourir. W. D. Whitney suivi par A. H. Sayce, H. Sweet et O. Jespersen furent les premiers à se passionner pour ces transformations. Les travaux de M. Bréal, bien que nourrissant le même objectif, ouvraient la voie à la sémantique.
Les différents aspects sous lesquels l’étude des langues pouvait déjà être envisagée amenait alors à une segmentation de la linguistique en plusieurs domaines de spécialités. Ainsi, aux linguistiques descriptive et historique que nous venons d’aborder s’ajoutait par exemple la linguistique générale qui naissait des analyses réalisées par F. de Saussure, É. Benveniste ou A. Martinet. Puis, fortement inspirés par les travaux de J. Baudouin de Courtenay, des linguistes comme N. S. Troubetskoy, R. Jakobson et S. Karcevskij s’intéressèrent plus spécifiquement à la phonologie.
4º « Le langage et le phonéticien » :
Si le phonologue est avant tout un linguiste, le phonéticien est un scientifique ne se préoccupant en rien de la valeur symbolique des sons du langage.
La fonction du phonéticien est d’identifier chacun de ces sons afin de les transcrire sur un support papier. L’oreille du phonéticien doit donc être particulièrement fine. Malheureusement, le fruit de son travail, bien que nécessitant beaucoup de capacité et de minutie, demeure peu exploitable. Tout d’abord, toute transcription dépend d’une oreille qui aussi entraînée soit-elle est susceptible d’erreurs. Ensuite, comme les nouveaux signes traduisant d’éventuels nouveaux sons perçus ne sont exploitables que par un très petit nombre d’initiés, le champ de ceux pouvant vraiment bénéficier des avancées des recherches de ces spécialistes est considérablement réduit. Aussi l’intérêt des analyses réalisées par le phonéticien pour les profanes se limite-t-il à leur conscientisation de l’existence pour chaque langue d’une très grande disparité sonore.
5º « Le langage et le physicien » :
Le travail effectué par le physicien est comparable à celui réalisé par le phonéticien. Cependant si l’un se sert uniquement de son oreille, l’autre utilise de nombreux instruments lui permettant de très précisement mesurer l’intensité, la hauteur, le timbre et la durée des sons.
Les études effectuées par ces scientifiques sont pourtant contestables. En effet, de nombreuses mesures qui sont faites sur des matières trop pures ne se rencontrant que rarement hors laboratoire ne sont que très partiellement profitables.
6º « Le langage et nous » :
La possession par tous de l’ensemble de ces connaissances nous permettrait très certainement d’optimiser nos performances communicatives. Or, si cela s’avère impossible, il est cependant indéniable que nous savons tous naturellement nous adapter aux caractéristiques sonores du milieu dans lequel nous nous trouvons toutes les fois où nous utilisons nos oreilles et notre voix.
Le deuxième chapitre (pages 43 à 66), « L’oreille et l’audition », est divisé en quatre parties nommées : 1º « L’oreille à l’écoute », 2º « L’oreille et son évolution », 3º « L’oreille et la fonction auditive » et 4º « En résumé ».
1º « L’oreille à l’écoute » :
L’oreille, fut le sens principal auquel les premiers hommes recouraient pour s’orienter comme pour se sauver d’éventuels dangers.
L’avantage que présente ce sens sur les autres est que sa portée est assez grande et qu’il peut être utilisé de jour comme de nuit.
Outil fondamental de la communication, c’est très vite avant tout sur lui que s’établit le processus de la mémorisation et par lui que progressèrent nos capacités de coordination.
2º « L’oreille et son évolution » :
L’oreille est l’un des organes humains des plus compliqués mais aussi des plus perfectionnés.
Elle est décomposable en trois parties :
- l’oreille externe s’étendant du pavillon à la membrane du tympan ;
- l’oreille moyenne dans laquelle se trouve les trois osselets (marteau, enclume et étrier) maintenus en équilibre par des ligaments à l’intérieur d’une cavité s’étendant de la membrane du tympan à la paroi externe de l’oreille interne. Au reste, deux minuscules muscles contiennent pour l’un le marteau, pour l’autre l’étrier. Cette chaîne de petits os unit la membrane tympanique à l’oreille interne ;
- L’oreille interne présente la structure la plus compliquée mais retenons seulement qu’elle est formée de deux organes : le vestibule intervenant sur la statique et l’équilibre et la cochlée qui n’est autre que l’organe de l’ouïe.
Cela dit, le son est collecté au niveau de l’oreille externe et arrive donc à l’oreille interne en traversant le marteau, l’enclume et l’étrier.
Mais comment s’est formé cet organe ?
Deux approches sont envisageables pour y répondre : celle de l’ontogénie qui étudie le développement de l’embryon et celle de la phylogénie qui s’intéresse à l’évolution des espèces.
L’ontogénie a permis de découvrir que les trois feuillets élémentaires constitifs de l’embryon à un stade très précoce sont les éléments basaux du futur appareil auditif. Cet appareil très tôt formé sera achevé dès le quatrième mois et demi de grossesse. Donc, à partir de ce moment, et vraisemblement bien avant, le foetus entend.
Par ailleurs, c’est d’un cartilage qui supporte le premier des quatre arcs branchiaux bordant de chaque côté l’extrémité céphalique de l’embryon que seront peu à peu façonnés le marteau et l’enclume, mais aussi la mâchoire inférieure et ses attributs musculaires, vasculaires et nerveux. Le deuxième arc engendrera quant-à lui l’étrier et structurera l’ensemble de la face (à l’exception des paupières), ses muscles et ses vaisseaux sanguins.
Appareil auditif et appareil phonatoire sont donc liés depuis leur origine.
La phylogénie nous offre d’autres informations. L’oreille ne sert pas qu’à entendre. Elle permet des appréciations de l’espace comme la perception de nos différentes postures. Ces aptitudes impliquent l’existence d’un dispositif ampullaire renfermant un liquide. Ce dispositif se trouve dans le labyrinthe (ou oreille interne chez les mammifères) et communique toujours d’une façon ou d’une autre avec la cavité crânienne.
L’appareil stato-acoustique se limite au labyrinthe chez les vertébrés inférieurs vivant uniquement en milieu aquatique.
Il est déjà plus développé chez les amphibiens, alors qu’une cavité (caisse du tympan) est formée à côté du labyrinthe. En outre, cette caisse du tympan est liée au labyrinthe par une sorte de canal (la trompe d’Eustache).
L’oreille trouve cependant son modèle le plus accompli chez les mammifères et les oiseaux. En effet, une invagination d’un morceau de peau de l’oreille moyenne forme leur oreille externe.
Ces différents résultats ont déjà permis de percevoir un lien entre oreille, cerveau et bronches. Cependant, à l’instar de ce que réalisa Ch. Darwin au niveau de l’humain considéré dans son entier, il serait maintenant certainement profitable de réaliser des études similaires qui se limiteraient exclusivement à l’oreille. La connaissance de son évolution permettrait en effet une meilleure compréhension de l’audition et apporterait indéniablement des éclaircissements sur le langage.
3º « L’oreille et la fonction auditive » :
La capacité que l’oreille humaine a de réagir aux fréquences acoustiques lui permet d’entendre. Toutefois cette capacité est limitée.
Ainsi, concernant la fréquence qui détermine la hauteur sonore, les sons audibles sont ceux compris entre les infra-sons (trop graves pour être perçus par notre système auditif) et les ultra-sons (trop aigus).
De même, l’intensité sonore mesurée en bels et décibels (dixième du bel) intervient dans notre écoute. De fait, un son trop faible pour notre oreille ne pourra être entendu. Par contre, un son trop fort, engendrera une douleur pouvant devenir insupportable.
L’audiomètre, appareil servant à mesurer la capacité auditive, est une sorte de diapason électronique. En tant que tel, il soumet généralement le sujet ausculté à une douzaine de fréquences spécifiques pour lesquelles il est possible de faire varier l’intensité.
Si des différences plus ou moins grandes se remarquent entre ceux qui présentent une audition exceptionnelle et ceux dont l’audition montre des défaillances, une constante demeure. Les zones frontières des différents seuils d’audibilité sont moins bien traitées par l’oreille que le reste des zones audibles.
4º « En résumé » :
L’oreille et le système phonatoire sont biologiquement liés.
C’est aussi grâce à nos oreilles, qui fonctionnent bien avant notre naissance, qu’il est possible d’apprendre à parler.
Mais le langage né aussi d’autres conditionnements qui seront abordés dans les prochains chapitres.
Le troisième chapitre (pages 67 à 84) traite du « conditionnement audio-vocal ».
Il compte les quatre parties : 1º «Genèse de ce conditionnement », 2º « Début du conditionnement audio-vocal », 3º « Élaboration de la fonction parlée » et 4º « Les premiers mots ».
1º «Genèse de ce conditionnement » :
L’oreille humaine a progressivement de moins en moins servi à la localisation des sons mais de plus en plus à la communication. Or, cette intellectualisation de notre système auditif s’élaborerait déjà dans l’utérus maternel.
Cette intuition naquit de la connaissance d’expériences réalisées sur des couvées d’oeufs d’oiseaux chanteurs par des oiseaux non chanteurs, donnant naissance à des oisillons muets. A. Tomatis put ensuite vérifier ce curieux fait sur l’humain alors que des enfants adoptés tout bébés par des parents ne parlant pas la même langue que celle des mères biologiques, se montraient bientôt capables de converser dans cette langue sans l’avoir jamais écoutée si ce n’est dans le ventre de leurs génitrices.
En outre, des enregistrements intra-utérins réalisés lors de la période de gestation, repassés quelques mois plus tard au nourrisson encore incapable de parler, semblent confirmer cette théorie et même aller plus loin puisque la réaction du nourrisson montre tout d’abord qu’il se rappelle de cette période, mais surtout le fait apparaître comme cherchant à parler alors que son visage s’anime et que ses lèvres s’allongent et tendent à se mouvoir.
2º « Début du conditionnement audio-vocal » :
À la naissance, l’oreille passe subitement du milieu liquide au milieu aérien.
Très certainement un temps d’adaptation est alors nécessaire au bon fonctionnement de l’oreille. Mais la voix maternelle n’est jamais oubliée. C’est d’ailleurs celle qui répond immédiatement aux cris émis.
Cette voix très vite associée à un visage participe au conditionnement audio-vocal alors que, réagissant différemment selon la variété des productions sonores de son bébé, elle lui permettra de prendre conscience de l’utilité de savoir maîtriser le son.
3º « Élaboration de la fonction parlée » :
L’oreille du tout petit enfant sera alors à l’affût du moindre son du langage qu’il essaiera de reproduire.
Cependant, à ce stade le nourrisson ne fait aucun lien entre un mot et une idée. Il se sert seulement des syllabes que comme d’un « hochet acoustique » (page 76 ).
4º « Les premiers mots » :
L’enfant prononce un jour ses premiers “ma-ma-ma-ma” qui ne sont rien d’autre pour lui que des sons comme les autres. Mais comme sa mère arrive toutes les fois où il les articule, il parvient à en deviner leurs pouvoirs. Sa déduction se voit confirmée avec la prononciation de “pa-pa-pa-pa” grâce à laquelle le père arrive, puis suivent les “ta-ta-ta-ta”, “to-to-to-to”, “po-po-po-po”,“da-da-da-da” ou “jou-jou-jou-jou” qui permettent au tout petit de finalement comprendre tout ce qu’il est possible de réaliser grâce au langage. Durant cette période primordiale de développement, le bébé est très vulnérable. Une maladie l’éloignant momentanément de ses repères, peut ainsi entraîner retards et blocages. En effet, par exemple, les “ma-ma-ma-ma” ne permettant plus au jeune enfant de faire immédiatement apparaître sa mère, lui fait penser que le pouvoir qu’il avait attribué à ces sonorités était injustifié. Aussi s’arrête-t-il de parler.
Le quatrième chapitre (pages 85 à 110) aborde le sujet de « l’audio-phonologie ». Ses six parties sont : 1º « Audition et cybernétique », 2º « Le laboratoire et l’audio-phonologie », 3º « Surdité professionnelle du chanteur », 4º « Oreille musicale », 5º « Scotome vocal – Scotome auditif » et 6º « Conditionnement au chant ».
1º « Audition et cybernétique » :
L’idée sur laquelle se fonde l’audio-phonologie est que le langage s’établit sur la capacité d’entendre et de s’étendre et la nécessité d’apprendre à écouter et à s’écouter.
S’il est fondamental d’entendre les autres pour pouvoir apprendre à parler, il est également capital de s’entendre soi-même. En effet, tout locuteur désireux de faire passer un message doit savoir comment jouer de sa voix pour être le plus performant possible. Ainsi le sujet parlant doit-il se montrer capable de maîtriser son volume car l’intensité sonore intervient grandement sur la compréhension d’un énoncé. De même, tout locuteur doit être en mesure de modifier quelque peu la hauteur et le timbre de sa voix, ses inflexions ou son débit suivant les circonstances dans lesquelles il s’exprime. Pour ce faire, le système auditif du locuteur doit en permanence être en mesure de contrôler son système vocal. Cette perception de l’oreille à la fois capteur et régulateur nous permet à présent d’aborder les théories avancées par la cybernétique.
Le schéma fonctionnel de base d’un circuit auto-régulé se compose d’une entrée (capteur) et d’une sortie (récepteur) de laquelle émanera un retour. Le capteur est limité par un certain nombre de paramètres. Le capteur auditif, nous l’avons explicité antérieurement, est ainsi limité au niveau fréquentiel (ni trop graves, ni trop aigus, seuls les sons compris entre 16 et 20.000 hertz sont perceptibles par l’oreille humaine). Pouvant faire abstraction de certains champs fréquentiels, ce capteur sera également capable de choisir son débit. Il devra aussi réguler l’intensité de ses propres productions car parler plus ou moins fort n’est que le résultat du contrôle de cette intensité. Enfin, le temps qui est le plus compliqué des paramètres à gérer, implique, pour la phase de retour, un recours mémoriel essentiel à la réalisation d’un acte futur éventuellement controversé par un autre locuteur.
2º « Le laboratoire et l’audio-phonologie » :
L’audio-phonologie est née assez récemment de travaux et d’observations qu’A. Tomatis entreprit dès 1946. Elle s’amorça par une étude statistique que l’oto-rhino-laryngologiste avait entreprise suite à un travail que lui avait été demandé concernant la surdité professionnelle. Puis, ses premières réflexions furent corroborées par d’autres examens qu’il avait eu à réaliser sur sa clientèle formée par de nombreux chanteurs.
L’examen des larynx offrait des résultats étonnants. Un gros larynx générait parfois une voix fluette alors qu’un très petit pouvait laisser entendre une voix très ample. Par ailleurs, un larynx abimé pouvait émettre de très beaux sons alors qu’un autre en parfait état pouvait produire des sons de très mauvaise qualité.
Les cordes vocales n’intervenant pas non plus sur la beauté des sons émis, A. Tomatis dirigea ses recherches vers l’oreille.
3º « Surdité professionnelle du chanteur » :
L’auscultation des oreilles des chanteurs se plaignant de la diminution de leurs performances vocales montrait que tous souffraient de problèmes auditifs dont la gravité était proportionnelle à ceux que leurs voix laissaient percevoir.
L’intensité des sons produits par les chanteurs fut alors mesurée. Les résultats obtenus étaient stupéfiants. Le volume de leurs chants équivalait à celui audible dans des lieux aussi bruyants que des ateliers de chaudronnerie. La puissance vocale des chanteurs leur causait des problèmes auditifs qui se répercutaient ensuite sur leurs voix.
Afin de vérifier l’exactitude de ce qui était désormais supputé, deux nouvelles expériences étaient réalisées.
La première consistait à rendre momentanément sourds les chanteurs soumis à des éblouissements sonores provoqués par une exposition de l’oreille à des bruits d’une centaine de décibels pendant une vingtaine de secondes. Cela terminé, il était demandé aux musiciens de chanter. Leurs prestations étaient alors lamentables. Cependant, dès que leurs oreilles retrouvaient leurs capacités, leurs performances vocales redevenaient excellentes.
La seconde expérience, utilisant des filtres, ne pratiquait d’éblouissements que sur certaines zones sonores. Cela permit de se rendre compte que si seuls les sons s’étendant au-dessus de 2000 hertz étaient rendus inaudibles, la voix conservant toute sa justesse, perdait de sa richesse, surtout dans les aigus. Cependant, si seuls les sons compris entre 1000 et 2000 hertz devenaient imperceptibles, la voix conservait toute sa qualité mais perdait toute sa justesse. Supprimer l’audition des sons de la zone correspondant à 500 à 1000 hertz empêchait le musicien d’apprécier la justesse d’un morceau qui lui était soumis. Enfin, si les sons étaient entravés dans la limite de 500 à 2000 hertz, toutes les capacités musicales de l’oreille étaient perdues.
4º « Oreille musicale » :
Des examens furent ensuite pratiqués pour déterminer les caractéristiques d’une oreille musicale. Ces examens ayant permis de comparer l’acuité auditive de nombreux musiciens montrèrent que tous présentaient une courbe auditive semblable.
5º « Scotome vocal – Scotome auditif » :
La découverte que les altérations auditives entraînaient des altérations vocales amenait à de nouvelles recherches qui se voyaient facilitées par les progrès techniques permettant désormais de photographier l’empreinte sonore de tout énoncé. Ces photographies confirmant les analyses antérieures montraient bien un parallélisme constant entre ce que perçoit l’oreille et ce que produit la voix. Toutefois s’il n’est possible d’émettre que ce que l’on entend, personne ne reproduit tout ce que l’oreille discerne. En effet, notre appareil phonatoire n’est pas assez perfectionné pour reproduire, surtout au niveau des aigus, tout ce que l’oreille est capable de distinguer. En outre, la qualité de l’audition ne relève pas uniquement de l’oreille, mais dépend aussi du cerveau.
6º « Conditionnement au chant » :
Des professionnels de la voix furent soumis à l’écoute de chanteurs parmi lesquels E. Caruso, Ruffo ou B. Gigli. Le réglage précis des machines perfectionnées par lesquelles le son était diffusé, permettait aux sujets soumis à l’expérience d’entendre exactement de la même façon que les célébrités mentionnées. Sans quitter leur casque d’écoute, les sujets testés devaient alors chanter. Les résultats obtenus furent une nouvelle fois des plus incroyables. Si le mode de fonctionnement pneumo-phonologique et les qualités vocales de chacun demeuraient inchangés, les mimiques faciales des sujets testés se calquaient traits pour traits sur celles des célébrités dont ils partageaient expérimentalement le mode d’écoute.
Ce test prouvait donc définitivement combien audition et phonation étaient indissociables.
Le cinquième chapitre (pages 111 à 126) explique ce qu’est « l’audio-psycho-phonologie ». Il comprend deux parties : 1º « Conditionnement au langage » et 2º « Conditionnement aux langues étrangères ».
1º « Conditionnement au langage » :
Supposant que les découvertes réalisées à partir d’études effectuées sur la voix chantée devaient pouvoir s’appliquer à la voix parlée, A. Tomatis poursuivit ses recherches en espérant ainsi ultérieurement pouvoir apporter de l’aide à ses patients non chanteurs qui présentaient des troubles de l’élocution et de la phonation.
De nouvelles observations permirent alors de tout d’abord s’apercevoir que l’oreille se montre plus performante dans certaines zones particulières d’un champ auditif beaucoup plus vaste. Dans ces zones les sons entendus peuvent être analysés avec une très grande précision. Dans les autres, l’oreille ne perçoit que du bruit. Une bonne audition implique donc un filtrage par lequel les sons finement différenciés doivent pouvoir être isolés de la masse sonore dans laquelle ils se trouvent. Or, certaines pathologies ne permettant plus d’opérer cette différenciation pertube le processus de compréhension ce qui n’est pas sans conséquences sur l’énonciation.
Une autre étude permit par ailleurs de s’apercevoir combien la voix enseignante avait d’importance sur celle de l’éduqué. Ainsi, la plupart du temps, si une mère est dotée une voix rauque, ses enfants auront une voix rauque ; si une mère laisse entendre une voix éraillée, ses enfants présenteront une voix éraillée, etc.
Enfin, dans le but de mieux comprendre le mécanisme audition-phonation-pensée, de nouvelles mesures furent prises. Il en résulta que toutes les courbes réalisées à partir de ces mesures présentaient les mêmes caractéristiques et montraient qu’à partir de 6 décibels, l’intelligibilité du langage s’accroissait pour atteindre très vite sa capacité maximum.
2º « Conditionnement aux langues étrangères » :
Si c’est grâce à l’oreille que nous avons appris notre langue maternelle, ce sera également grâce à elle que nous acquérerons toutes les langues étrangères que nous voudrons connaître.
Cette vérité qui peut paraître évidente à des incidences moins connues. En effet, dès notre période de gestation notre oreille a été conditionnée à l’écoute de sons particuliers répondant à certaines fréquences. Ainsi, la langue française privilégie une zone sonore s’étendant approximativement autour de 800 à 1800 hertz alors que la langue anglaise est construite sur la zone sonore comprise entre 2000 et 12000 hertz. Plus que la mémorisation d’un vocabulaire ou l’obéisssance à certaines règles grammaticales, l’apprentissage d’une langue nécessite donc une éducation de l’oreille à des fréquences spécifiques.
Sans cela, l’apprenant ne sera jamais en mesure de reproduire correctement certains sons étrangers qui lui seront soumis. Face à cet échec, l’apprenant trouve souvent refuge dans un silence qui stoppe définitivement toute possibilité de progrès.
Afin de pallier à ce problème d’inhibition, l’utilisation de laboratoires de langues grâce auxquels l’apprenant ne se trouve qu’en contact de la machine ou de la machine et du professeur, apparaît comme la meilleure des solutions.
Les méthodes audio-visuelles recourent beaucoup à cette technique qui permet en outre à chacun de travailler comme lors de l’acquisition de sa langue maternelle, selon ses besoins plus ou moins conscients, son rythme et sans stress. Comme le tout petit enfant, l’apprenant s’entraîne alors à répéter les nouveaux sons et mots qui lui sont soumis. Puis sans qu’un effort de compréhension soit nécessaire, le sens traduit par des images se dégage d’autant plus rapidement que la maturation du cerveau adulte facilite ce travail.
Ce type de méthode audio-visuelle présente néanmoins un risque si le matériel utilisé n’est pas de très haute qualité. En effet, si un excellent appareil est en mesure de corriger une audition inadaptée à l’apprentissage d’une langue en particulier, tout appareil mal réglé induit l’oreille en erreur et rend peut-être irrémédiablement impossible l’acquisition de cette langue.
Le sixième chapitre, (pages 127 à 146) « Oreille directrice » s’organise autour des trois parties : 1º « Oreille directrice et chant », 2º « Oreille directrice et voix parlée » et 3º « Oreille directrice et bégaiement ».
1º « Oreille directrice et chant » :
De nouvelles expériences menées sur un chanteur professionnel permettaient de s’apercevoir qu’oreille droite et oreille gauche n’ont pas des pouvoirs identiques.
En effet, lorsque le musicien muni d’un casque d’écoute entendait par les deux oreilles, et qu’il lui était encore une fois demandé de chanter, sa voix ne subissait aucune modification. Cependant, si seule l’audition de l’oreille droite était conservée, la prestation du chanteur s’améliorait et le professionnel de la voix affirmait que son travail était facilité. Par contre, si seule l’audition de l’oreille gauche était maintenue, la voix du sujet étudié perdait toute sa beauté et sa justesse.
Des expériences similaires furent alors effectuées en utilisant la technique de l’éblouissement sonore appliqué d’abord uniquement sur l’oreille droite, puis seulement sur l’oreille gauche. Les résultats obtenus allaient dans le même sens que ceux apportés par les observations précédentes. La perte totale de l’audition de l’oreille droite entraînait même chez le sujet analysé des troubles beaucoup plus spectaculaires. S’il ne parvenait absolument plus à contrôler le rythme de son chant, tous ses mouvements étaient également ralentis.
De tels examens permettaient donc de déduire qu’une oreille directrice exerçait sur nous un contrôle non maîtrisable par notre volonté.
2º « Oreille directrice et voix parlée » :
Afin de vérifier si ces résultats se confirmaient pour la voix parlée, les même expériences furent pratiquées sur un acteur.
Si les deux oreilles étaient en mesure d’entendre, aucun changement n’était perceptible dans le jeu du comédien. Si l’écoute de son oreille gauche était entravée, sa voix, pourtant originellement grave, devenait plus haute, s’allégeait et gagnait en timbre. Mais si c’était l’oreille droite que l’on empêchait d’entendre, la voix perdait non seulement de sa qualité, mais l’acteur se mettait à bredouiller et à bégayer.
Si le résultat de ce test permettait de considérer que production chantée et production parlée obéissent à un mécanisme comparable, il laissait aussi supposer une belle progression dans la compréhension de la cause de nombreux troubles de la phonation et de l’élocution et laissait donc espérer leurs prochaines guérisons.
D’autres analyses furent alors encore effectuées. Elles permirent très vite de s’apercevoir que, si l’oreille directrice est la droite chez certains, elle est la gauche chez d’autres. La première difficulté du praticien face à un patient sera donc de trouver quelle est son oreille directrice.
3º « Oreille directrice et bégaiement » :
Les premiers résultats obtenus avaient laissé supposer que tous les bégaiements résultaient d’un problème d’audition. La non-guérison de certains pourtant soumis à une rééducation auditive devait mettre à jour cette erreur partielle.
Les bègues examinés dans un premier temps ne présentaient toujours qu’un assez léger handicap et leur trouble disparaissait dès qu’ils n’étaient plus soumis à une situation génératrice de stress. La rééducation auditive à laquelle ils avaient été soumis les ayant très vite permis de définitivement se débarrasser de leur problème permettait d’imaginer que la maladie pouvait assez aisément être vaincue par tous. Mais tel n’en était pas le cas. Les mêmes exercices demandés aux bègues ne parvenant jamais à maîtriser leur flux énonciatif n’apportaient pas les résultats escomptés.
Leur difficulté élocutoire n’étant apparemment pas engendrée par un déséquilibre de l’oreille, il fallait chercher d’où elle provenait.
Si l’oreille contrôle l’intensité, le volume et la durée des sons, elle n’en régule pas la coulée qui peut se comprendre comme le flot de paroles émis par un locuteur.
En prenant pour point de départ que nous entendons égalemant avec tout notre corps, des études furent effectuées ayant pour objetif de déterminer quelles étaient les zones cutanées les plus réceptives. Il fut alors mis à jour que certaines surfaces de peau des non bègues ressentaient les sons dès que leur intensité atteignait 10 à 15 décibels. Or, les mêmes zones cutanées des bègues profonds ne réagissaient qu’à partir de 80 et même parfois 100 décibels. Le traitement de ces malades devait donc passer par des exercices qui leur permettraient peut-être de réguler ce dysfonctionnement auditif de la peau.
Le septième chapitre (pages 147 à 160) étudiant la « litéralité » ne compte qu’une partie soulignant la différence entre « latéralité auditive et latéralité corporelle ».
Cette partie, aborde le thème de la latéralité c’est-à-dire de la préférence que nous avons à utiliser nos main, pied, oeil et oreille droits ou gauches.
Nous sommes actuellement incapables d’expliquer la raison de cette préférence. Les observations qui ont été réalisées ont seulement permis de constater que depuis la plus haute antiquité et sur tous les continents, c’est toujours le côté droit qui est privilegié.
En outre, aucun animal ne montre une quelconque meilleure habilité à droite ou à gauche.
La latéralité, comme le langage, est donc une caractéristique humaine.
Or, cette latéralité se développe justement lorsque le nourrisson accède au langage. Il semblerait par conséquent que latéralité et langage soient indissociables.
Un certain nombre de faits semble d’ailleurs le confirmer. Ainsi une étude d’Alvez Garcia a souligné qu’aucune préférence pour la gauche ou la droite n’apparaît chez les sujets ne parvenant pas à acquérir le langage. Le cas extrême des sourds-muets, 100 % ambidextres de l’écriture en offre un exemple frappant.
« Latéralité auditive et latéralité corporelle » :
Le chapitre se poursuit par l’explication du fonctionnement de cette latéralité.
Le cerveau se compose de deux hémisphères qui n’interviennent pas de la même manière sur notre fonctionnement. Cela ne doit cependant pas nous amener à croire qu’hémisphère droit et hémisphère gauche agissent indépendamment l’un de l’autre. Bien au contraire, sachant que chaque hémisphère joue un rôle particulier, tout travail effectué par une partie du cerveau qualifiable de dominante s’effectue en collaboration avec l’autre dite exécutante.
D’autre part, les faisceaux nerveux commandant nos actes moteurs et sensoriels se situent du côté opposé des organes sur lesquels ils interviennent. Ainsi, l’ensemble de la sensibilité corporelle droite est gouverné par l’hémisphère gauche du cerveau et vice-versa.
Enfin, concernant notre sujet, c’est dans une zone située dans l’hémisphère gauche du cerveau que se trouve le centre du langage.
« Langage et litéralité » qui est le huitième chapitre (pages 161 à 176) approfondit le thème abordé dans la partie précédente.
La latéralité exerce son influence sur notre contrôle sensoriel. Ce contrôle, en grande partie unilatéral, opéré à un premier stade conscient appelé gnosie, porte sur toutes les praxies (ou actes appris). La plupart du temps, c’est le côté droit du cerveau qui développe cette gnosie qui s’élabore en même temps que se construit le langage. Toutefois, certains bouleversements d’ordre physique ou psychique intervenant durant cette période peuvent aboutir à une inversion de l’image gnosique qui de fait se développe à gauche. Dans ce cas, même s’il est possible qu’une adaptation praxique se réalise naturellement à gauche (ce qui est extrêmement rare), des désordres développementaux apparaissent. Les sujets perturbés se repliant sur eux-même se montrent absents et enclins à la rêverie alors que du point de vue physique, ils ne parlent pas ou très peu et mal, sont lents et maladroits.
Or, la gaucherie cérébrale étant très exceptionnelle, si les capteurs sensoriels de ces malades sont toujours en mesure de mécaniquement fonctionner, une rééducation rétablissant la gnosie à droite aboutit la plupart du temps en quelques jours à des résultats spectaculaires puisque tous les troubles évoqués précédemment disparaissent. Des hémiplégiques ayant recouru à cette méthode ont ainsi pu recouvrer l’usage de la parole, se montrer plus rapides et même retrouver la joie de vivre.
Aussi des désordres langagiers comme des arythmies, des troubles articulatoires et prononciatoires ou des dyslexies, dus à des pathologies moins lourdes, toutes causées par une mauvaise maîtrise de la latéralité, peuvent-ils d’autant plus aisément être traités.
Enfin, le neuvième et dernier chapitre (pages 177 à 185), titré « Langage, image du corps », insiste sur le fait que notre communication qui requiert l’utilisation de nos systèmes auditif et phonatoire, de notre cerveau et même de notre peau, implique en fait notre corps tout entier. Les gestes que nous effectuons en vue d’appuyer nos discours en apportent une première preuve alors qu’ils se voient contrôlés par nos propres regards sur nous-même.
Mais communiquer est aussi échanger et les regards approbateurs, critiques ou interrogateurs de ceux à qui s’adressent nos messages sont également langage.
En outre, toute communication est une osmose avec l’autre. Nos exaltations et angoisses les plus intimes sont d’ailleurs audiblement perceptibles par nos auditeurs qui les ressentent alors comme nous.
L’autre devenu dès lors un peu nous-même, peu importent finalement les mots que nous utiliserons. Ceux-là ne sont finalement que des musiques dont les mélodies nous égarent parfois. Les derniers propos tenus par A. Tomatis résument d’ailleurs parfaitement cette ultime idée alors que le scientifique émerveillé devant ce miracle humain s’adresse à ses lecteurs en ces termes : « Lorsque vous parlez, le son s’écoule de votre bouche comme le flot qui déborde d’un bassin trop plein. Il inonde tout votre corps sur lequel il s’étale. Chaque onde syllabique se déverse et déferle sur vous d’une manière inconsciente mais certaine. Votre corps sait par toute sa surface en noter la progression, grâce à sa sensibilité cutanée, dont le contrôle fonctionne comme un clavier sensible aux pressions acoustiques » (page 185).
Conclusion :
Ce travail nous ayant non seulement permis de découvrir l’œuvre d’A. Tomatis, nous a conduits à un peu mieux comprendre le phénomène complexe qu’est la communication humaine.
L’Oreille et le langage que le savant avait écrit en 1963 laissait déjà présumer que ses recherches futures, loin de ne se limiter qu’à l’oto-rhino-laryngologie, s’intéresseraient à toutes les sciences humaines.
Visant dans un premier temps à faire retrouver la richesse de leurs voix aux chanteurs qu’il avait à soigner, A. Tomatis avait tout d’abord cherché à rendre leur acuité originelle à leurs oreilles abimées. Puis, perfectionnant toujours sa technique, il étendit également la portée de sa méthode à de nombreux troubles de la communication écrite comme orale, de l’attention et de la psychomotricité.
Aujourd’hui, d’autres scientifiques poursuivent des recherches dans cette voie qu’A. Tomatis avait ouverte. Ainsi, bien que pour l’instant encore inédites, des expériences prometteuses de stimulation auditive pratiquées pendant la grossesse comme sur des enfants d’âge préscolaire semblent pouvoir laisser espérer d’encore meilleurs résultats pour l’avenir.
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