Lorsque Marc Argaud propose une recette à base de textes (V. Thivin)

     Dans « Quand la lecture d’un texte devient source d’échanges » (deuxième rubrique de Langages et apprentissages), M. Argaud qui se fonde en fait sur les travaux d’E. Charmeux et J. Foucambert (1), explique comment entraîner les apprenants à une lecture non linéaire leur permettant de saisir le contenu général d’un texte dont ils ne comprennent pas tous les mots. Cette approche globale répond à deux principes soutenus par la méthodologie SGAV : la première, issue de la théorie de la « Gestalt », est la perception globale de l’énoncé ; la seconde est ici la prépondérance accordée au visuel.

Afin d’atteindre le résultat escompté, le processus décrit par M. Argaud consiste tout d’abord à :

1° Lire à voix haute un texte que les apprenants n’ont pas devant les yeux ;

2° Demander aux apprenants de noter ce qu’ils ont retenu de l’histoire racontée ;

3° Réitérer l’opération ;

4° Constituer des groupes ne dépassant pas 5 apprenants qui, après avoir mis en commun ce qu’ils ont compris, récriront en essayant d’être le plus précis possible, le récit qui leur a été soumis.

     Le texte mentionné par M. Argaud dans cette rubrique est un extrait du Château de ma mère de M. Pagnol. Pour affiner encore sa compréhension, M. Argaud procède à une série d’autres petits exercices. Cette fois, les apprenants auront reçu un exemplaire du passage. À partir de ce moment, le regard de l’apprenant va donc devoir être dirigé. Pour commencer, M. Argaud pose trois questions aux apprenants. La première leur demande de retrouver quels sont les personnages dont il est question dans cet épisode. La deuxième leur réclame de chercher où se passe l’histoire rapportée. La troisième leur propose d’examiner à quel moment cette dernière se déroule.

M. Argaud fait ensuite numéroter les lignes du texte distribué. Alors, de nouvelles questions, plus pointues sont posées. Parmi elles, retenons par exemple, “Qui est Lili ? une fille, un garçon, un jeune homme…” (2)  ou quels sont “dans le texte les mots et expressions qui parlent ou qui évoquent le silence, d’une part, et le bruit, d’autre part” (3) .


(1) Dans les années 1980, E. Charmeux et J. Foucambert s’intéressèrent à la méthode globale d’apprentissage de la lecture qu’ils prirent pour base de leur méthode dite « idéovisuelle ».

(2) Troisième page du même document.

(3) Quatrième page du même document.